Mardi 7 mai dernier, je me suis rendue à Paris pour assister à la conférence de presse de présentation du dispositif Coupe du Monde féminine 2019 de Canal +. J’ai eu l’occasion d’interviewer Jessica Houara-d’Hommeaux. Canal + propose l’intégralité des matchs de la Coupe du Monde de football cet été. Aux commentaires des plus grandes rencontres, on retrouvera Jessica Houara en bord du terrain avec Stephane Guy et Aline Riera. Les anciennes footballeuses Parisiennes Candice Prévost et Laure Boulleau feront également partie de cette équipe.
De plus en plus présente dans les médias, Jessica n’a pas mis fin à sa carrière suite à sa deuxième opération du genou. Elle est actuellement sans club mais pourra quand même vivre cette Coupe du Monde d’une autre façon que sur le terrain. Au cours de cette interview, nous avons échangé sur son rôle de consultante et surtout sur ce que représente cette Coupe du Monde en France pour elle. Entretien.
Que représente pour toi cette Coupe du Monde féminine en France, à la maison ?
C’est que du bonheur, que du plaisir. En tant que joueuses on en rêvait toutes.
J’aurais aimé la jouer. Ce n’est pas possible mais je vais y participer d’une autre manière.
Je suis contente d’être avec les filles, d’être sur le terrain avec elles, de pouvoir les accompagner tout au long de cette Coupe du Monde. C’est une très belle reconnaissance que la France se soit portée candidate pour cette Coupe du Monde parce que le foot féminin est en train de grandir et ça se prouve avec cette Coupe du Monde. Ca va être magnifique.
En tant que joueuse, à quel moment as-tu ressenti un vrai tournant dans votre médiatisation ?
Très clairement c’était après 2011. Cette Coupe du Monde a tout changé. Le très beau parcours des filles avec Bruno Bini a énormément changé les choses. Tous les Français ont découvert cette équipe de France féminine et c’est là que tout a changé.
Bien évidemment il y a eu aussi le parcours des Lyonnaises en Ligue des Champions qui a apporté un peu de lumière au championnat de France de D1 féminine. C‘est vraiment cette Coupe du Monde, cette demie-finale qui a tout changé. Les JO 2012 l’année d’après se sont aussi soldés par une demie-finale donc ces deux évènements ont vraiment tout changé.
Qu’est ce que cela représente pour toi de faire partie de l’équipe de consultants de Canal Plus sur cette Coupe du Monde ?
C’est beaucoup de plaisir. J’avais commencé à être dans ce monde-là quand je jouais au PSG en faisant de la radio à France Bleu notamment avec Pierre Ducrocq et en faisant quelques émissions sur BFM TV après les matchs des Bleus. J’ai eu la chance avec Canal Plus de pouvoir commenter les matchs de D1 féminine. Pouvoir commenter toute cette Coupe du Monde c’est juste un réel plaisir.
Je vivais de ma passion avant et j’en vis encore mais d’une autre manière
Je vais être en bord terrain pour tous les matchs des Bleues. C’est ce que je fais déjà avec la Ligue 1 et je vais faire la même chose avec les filles. L’avantage c’est qu’avec les filles c’est ma génération. Je connais toutes les Bleues et Corinne Diacre aussi donc ça va être un peu plus facile car il y aura un peu plus de proximité.
C’est aussi un travail sur les conférences de presse pour préparer tout ce qui se dit avant, pendant et après les matchs pour pouvoir poser les questions les plus pertinentes. Je vais aussi participer aux autres émissions au-delà d’être sur les matchs de l’équipe de France, sur le terrain, notamment le Late Football Club.
Selon toi quels sont les favoris sur cette Coupe du Monde ?
C’est très compliqué sur cette Coupe du Monde de donner des favoris. Tout le monde pense aux Etats-Unis, à l’Allemagne et au Japon parce que ce sont les pays qui ont gagné les dernières éditions.
Mais quand on voit l’évolution de l’Angleterre et des Pays-Bas qui est le dernier champion d’Europe, cela fait beaucoup d’équipes prétendantes au titre. En dégager une c’est compliqué. On sait que les Etats-Unis sont toujours présents dans les grands rendez-vous.
De plus en plus le niveau du football féminin mondial se resserre. C’est mieux pour le foot féminin en général parce que les matchs seront beaux. Il y aura de l’enjeu tout le temps. Il y aura très peu d’écart entre les équipes. En donner une c’est très compliqué. Je vais être chauvine mais bien évidemment il faut suivre la France!
Les sélections ont aussi beaucoup bougé depuis la dernière Coupe du Monde avec de nombreux départs et l’arrivée d’une nouvelle génération…
Oui, il y a beaucoup de nouveautés même avec l’équipe de France et les autres nations. On voit aussi que la sélectionneur des Etats-Unis a rappelé les anciennes au dernier moment. Je pense notamment à Ali Krieger qui n’avait pas été appelée depuis 2 ans en sélection. Toutes les nations se rendent compte qu’il faut de la jeunesse mais qu’il faut aussi un peu d’expérience et que le mélange de tout ça fait les meilleure équipes.
La FIFA annonce 1 milliard de téléspectateurs sur cette Coupe du Monde. Noël Le Graët annonce un objectif de 300 000 licenciées en France d’ici 5 ans. Des records d’affluence dans les stades en Europe ont été enregistrés. Penses-tu que l’économie du football féminin est enfin lancée?
Oui, il faut qu’elle soit lancée, mais je pense que ça va beaucoup dépendre des résultats de l’équipe de France. On le sait. Il y a eu un boom de licenciés après la victoire des garçons en Coupe du Monde l’été dernier que ce soit pour les garçons ou pour les filles.
Je pense que si les filles font un très bon parcours et arrivent à aller jusqu’à cette demie-finale qui nous manque tant depuis 2011, il y aura de plus en plus de petites filles qui vont avoir envie de jouer au foot. On le voit, il y en a de plus en plus. Il y a quelques années on tablait sur 100 000 licenciées et ça y est on les a dépassés enfin. Je pense que si les Bleues font rêver toutes les petites filles en France et même les autres équipes, on peut s’attendre à un très bel avenir pour le football féminin.
Mon blog s’appelle « Champions du digital ». Que représente pour toi un champion ou une championne ?
Un champion ou une championne en général, c’est quelqu’un qui est passionné et qui met tout en oeuvre pour faire en sorte que sa passion fasse vivre son quotidien. Ce n’est pas spécialement quelqu’un de professionnel.
Pour moi un champion c’est quelqu’un qui se réveille tous les jours avec la passion et qui se donne les moyens de la vivre d’une manière ou d’une autre que ce soit en jouant, que ce soit en travaillant pour sa passion, que ce soit juste à regarder sa passion. C’est ça pour moi des champions. Ce ne sont pas spécialement des gens qui gagnent des titres. Des championnes il y en a tous les jours. Pour moi les femmes sont la plus belle représentation des champions.
Merci beaucoup à Jessica Houara d’Hommeaux d’avoir pris le temps de répondre à mes questions! Bonne continuation et on espère qu’elle commentera beaucoup de buts (des Bleues) pendant la Coupe du Monde!
Freelance spécialisée en digital et sport je suis passionnée de digital et football, je vous raconte à travers ce blog les belles histoires de celles et ceux qui font le sport : professionnels, entrepreneur(e)s, clubs, marques, sportives et sportifs. Je m’intéresse particulièrement à toutes les best practices qui permettent de lier les mondes du sport et de l’entertainment.
Convaincue que le sport a le pouvoir de changer le monde, j’espère que ce blog vous offrira une petite dose d’inspiration pour faire partie des Makers : ceux qui créent aujourd’hui le sport de demain.